La grossophobie se présente principalement sous la forme de préjugés et de discriminations envers les personnes jugées en surpoids. Elle a des conséquences importantes. Comment s’en débarrasser ?

Depuis des années, des mouvements s’activent pour l’acceptation de tous les types de corps. Malgré ces évolutions, la grossophobie reste très présente dans notre société. Les modèles de beauté sont très similaires à ceux d’il y a 20 ans en arrière. Les corps minces sont encore souvent considérés comme les plus (et parfois les seuls) désirables et en bonne santé. Ces stéréotypes négatifs sont profondément ancrés et touchent de nombreux domaines.

Les clichés et préjugés sont construits socialement !

Les stéréotypes dérivent de modèles de beauté qui ont été construits. Au fil des siècles, différentes idées ont été proposées sur ce que l'on considère comme un « beau corps ». Les standards de beauté, et la masse corporelle vue comme idéale, varient infiniment selon les époques et les cultures.

Au Moyen Âge, la graisse était synonyme de force et de richesse. Dès la Renaissance, certains clichés commencent à se développer. La graisse est désormais associée à la paresse, aussi à cause de la religion qui met l’accent sur les péchés.

Ensuite, au 19ᵉ siècle, une « obsession » pour le poids se développe – les gens cherchent alors des moyens pour éviter le surpoids, qui est perçu de manière négative. On nous dit qu’un corps gras est un problème qu’il faut résoudre rapidement, avec des régimes et beaucoup de sport.

Notre société assimile le poids à la valeur. Les industries de la diète et du sport profitent de la discrimination envers les personnes jugées grosses pour vendre leurs produits.

Ce n'est pas une question de volonté

Cela contribue aussi à maintenir la fausse idée que les personnes jugées en surpoids manquent de volonté ou de motivation.

On croit encore souvent que seule la responsabilité de l’individu est en jeu, alors que l’obésité est une maladie multifactorielle, causée par de nombreux facteurs hors du contrôle des individus.

Cela génère beaucoup de culpabilité chez les personnes concernées et des conduites à risque. En bref, cette stigmatisation peut engendrer à son tour le surpoids. Cela devient un cercle vicieux.

Les conséquences de la grossophobie

La grossophobie est une forme violente de discrimination, car elle est normalisée. Elle n’aide pas à perdre du poids.

Au contraire, elle dégrade la santé et la qualité de vie des personnes concernées, qui sont souvent moins bien payées, peuvent souffrir de maltraitance médicale, de problèmes de santé mentale et d’un manque de confiance dans leurs capacités.

Des clés pour combattre la grossophobie

La grossophobie est à dénoncer : chacun·e a le droit de vivre sans détester son corps. Pour réduire les préjugés liés au poids intériorisés au fil du temps, on peut commencer par garder à l’esprit qu’aucun corps n’est « mieux » que d’autres. Si on se surprend à penser négativement aux personnes dont le corps n’est pas conforme aux modèles de beauté, on peut prendre une minute pour réfléchir à ces pensées et les redimensionner. On ne peut pas juger une personne et sa valeur sur la base de son poids.

Quelles que soient sa taille et sa forme, chacun·e est digne et mérite d’être respecté·e. Nous valons plus que notre seule apparence physique, et avons bien plus à offrir à la société qu’un corps considéré « en forme ».

Les réseaux sociaux nous bombardent aussi souvent de corps minces, ce qui peut être source de mal-être. Il est bon de garder à l’esprit que ce qui circule sur les médias ne reflète pas toujours la réalité. Chercher et s’abonner à des profils qui montrent une plus grande diversité de standards de beauté permet de trouver de nouvelles sources d’inspiration.

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