Internet est un terrain fertile pour les challenges en tout genre. Il y en a des inoffensifs, voir même des très sympas comme le « Ice Bucket Challenge », le « Bottle Cap Challenge » ou encore le « Fill the Bottle Challenge ». Mais il y en d’autres dont on a beaucoup parlé et qui auraient même conduit certains jeunes au suicide, comme la Baleine bleue ou Momo.

Mais qu’en est-il réellement ? Et pourquoi tant de monde s’intéresse à ces challenges ? C’est ce que l’on va décortiquer dans cet article.

Pourquoi répondre aux challenges?

Les défis ont toujours existé, en témoigne le « cap ou pas cap » que des générations de jeunes se sont lancés alors qu’internet n’existait pas encore. Les challenges internet sont une prolongation de ce goût du défi et du besoin de se comparer aux autres. Il procure aussi de l’adrénaline et une certaine frénésie qui gagne ceux qui y participent. Les réseaux sociaux permettent la propagation de ces défis comme jamais auparavant, c’est pourquoi tout le monde en parle aujourd’hui. De plus, cela crée un esprit de communauté dont on souhaite faire partie.

A noter
  • Les 12 et 15 ans participent volontiers à ces challenges, car c’est l’âge où l’on se construit, où l’on veut se prouver ainsi que prouver des choses aux autres. C'est aussi un âge où l’on peut croire facilement des choses, surtout si elles sont sensationnelles et qu'elles génèrent des émotions fortes. Il est alors important là aussi de garder son sens critique pour ne pas se laisser embarquer dans n'importe quoi.

La baleine bleue (blue whale challenge)

Si le nom paraît sympa, il s’agit d’un challenge sordide qui consiste à relever 50 défis, du plus anodin (dessiner une baleine) au plus terrible (se donner la mort). Le nom vient du fait qu’il existe une hypothèse selon laquelle des baleines s’échoueraient volontairement sur le rivage pour se suicider.

Tout cela aurait démarré, en 2016, en Russie, où trois jeunes se seraient lancés le pari de manipuler des enfants et des adolescents en utilisant les ressorts de la psychologie pour les pousser au suicide. Pour ce faire, ils ont utilisé le goût du défi et la fierté personnelle ressentis à cet âge et ont présenté ce défi comme étant « le plus dur au monde ».

Les menaces ont aussi été un levier pour pousser les participants jusqu’au 50ème défi si l’un d’eux désiraient arrêter le challenge. Il faut dire que bien des personnes se sont adonnées au plaisir sadique de devenir des « parrains » qui contrôlaient la bonne marche des défis et qui communiquaient les suivants via les réseaux sociaux. Leur rôle était également de mettre la pression aux participants en leur expliquant qu’ils connaissaient leur adresse et ils les menaçaient, par exemple de s’en prendre aux membres de leur famille, même si tout cela était évidemment du bluff.

Heureusement, ce défi n’existe plus aujourd’hui, les initiateurs ayant été repérés et emprisonnés pour leurs méfaits. Quant aux groupes ventant ce défi, ils ont tous été fermés et toute tentative d’en recréer est étroitement surveillée par la police et par les réseaux sociaux eux-mêmes.

Momo challenge

Momo est en réalité une œuvre réalisée par Midori Hayashi pour les besoins d’un studio Japonais d’effets spéciaux. Cette sculpture aux grands yeux noirs et à la bouche en forme de bec de poule a été détournée sur Whatsapp pour en faire une entité monstrueuse dotée de pouvoirs magiques. Le principe étant que si tu entres en contact avec Momo et que tu ne réalises pas les défis qu’elle te propose, elle te menace de te retrouver et de s’en prendre par exemple à toi ou à ta famille car elle dit connaitre tout sur toi. Evidemment, tout ceci est du bluff, Momo n’existe pas. Il s’en est pourtant suivi un emballement médiatique, fait de rumeurs et de fake news. C’est d’ailleurs à la suite de cela que des « plaisantins » se sont amusés à se faire passer pour Momo, en créant de faux profils sur Whatsapp, chose très facile à faire par n’importe qui.

Les jeunes pensaient que Momo était un hacker, un pirate informatique très doué et capable de tout savoir sur toi. Fake également. Momo peut être n’importe qui avec une connexion internet.

Etant donné la difficulté de garder une vie privée sur internet (voir rubrique), il est très facile d’entrer le nom et le prénom de quelqu’un sur Google afin de voir ce qu’il en ressort. Très souvent, il est alors possible d’accéder à des informations qui paraissaient privées par ce biais là et de faire peur aux personnes concernées. Il est même arrivé que plusieurs personnes se cachent derrière Momo pour harceler un camarade de classe, en lui envoyant des menaces et en lui faisant peur !

Finalement, Momo est né d’un emballement médiatique pour ces challenges internet, car il n’existe pas réellement[1]. C’est parce que les médias en ont beaucoup parlé que cela en a motivé certains à se créer des comptes Whatsapp Momo. Même les histoires de suicide se sont révélés être fausses ! Cela n’a pourtant pas empêché certains journalistes de se précipiter sur l’info pour la partager, pour qu’un maximum de monde clique sur leur article ou achète leur journal. Des youtubeurs peu scrupuleux portent également la responsabilité de cette histoire. En voulant surfer sur la vague Momo pour engranger un maximum de vues, certains ne se sont pas privés de créer de fausses vidéos, avec du montage, pour faire croire à l’existence de Momo !

L’affaire a fait tellement de bruit, que le créateur de l’œuvre l’a purement et simplement détruite ! Donc Momo n’existe plus.

[1] https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/09/18/momo-challenge-itineraire-d-une-psychose-collective_5356850_4408996.html

Valak Challenge, Ramses II, Zozo, etc.

Il s’agit de défis qui se sont inspirés du Momo challenge. Tu l’auras compris, tout cela n’est pas vrai et résulte d’un phénomène de mode entretenu par les médias et par certains youtubeurs en mal d’inspiration. Il y a donc fort à parier que d’autres challenges du même type vont continuer à émerger.

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