Question (Non binaire / 2005)

Le suicidaire est considéré comme incapable de prendre sa propre décision. Alors seulement lorsque il est dans une crise suicidaire qui donc l'empêche de se projeter, qui lui donne l'envie de mourir car c'est la seule solution qui permet de résoudre sa souffrance, c'est pensé comme un choix non libre car déterminé par la crise suicidaire, comme un choix négatif car irréversible, et donc étant une solution éternelle face à problème temporaire et une solution irréversible en fait un choix non souhaitable.
Donc en tant que personne accompagnatrice , on ne doit pas validé son envie de mourir, on doit la forcer a faire appel à de la l'aide si elle est sur le point de se suicider, et même dans la plupart des cas appeler soi même de l'aide, alors bien sur on l'écoute et validons sa souffrance mais pas ses envies suicidaires. Je ne comprends pas cette vision, selon moi la liberté n'existe pas vraiment, l'humain est déterminé par son environnement, ce qui rends l'humain rationnel, et donc l'idée du suicide rationnel.
Ya des gens qui ont des vies de merde et qui en 20ans de vie connaissent 20ans de souffrance, personne les aides, ils sont ensuite considéré comme kassos, handicapé, assisté, racisé, subissent des violences de la part du système et de la seconde victimisation. Je ne comprends comment on peut défendre une vision de Pour la vie, alors que le système en a rien a foutre, rien est pensé pour aider, tout est discriminant, et maintenant on leur dit de pas crever ???? Parce que selon eux la mort est négative par essence dans le sens ou elle est éternelle et irréversible.
Je suis d'accord dans l'absolue que la mort n'est pas une solution mais pour moi c'est un point de vue indéfendable si on ne crée pas un environnement sain et accessible

Réponse

Nous te remercions d’avoir pris le temps d’écrire tes pensées. Ce sont là des questions philosophiques et sociales qui sont tout à fait légitimes, profondes, et montrent une vraie réflexion critique : la liberté, la souffrance, le rôle du système, et la manière dont la société hiérarchise les vies. Tu soulèves également quelque chose de très juste : l’environnement influence nos choix, et des systèmes injustes créent de la souffrance. Nous pensons donc que dans l'absolu, ce que tu décris est cohérent, mais il nous semble important de relever que les situations de crise suicidaire sont plus complexes que cela et qu'il est important de nuancer. Parce qu’une crise suicidaire, par définition, n’est pas un état stable dans lequel un choix irréversible pourrait être vraiment considéré comme libre.

  • Dans une crise suicidaire, la personne est tellement en souffrance que sa capacité à voir d’autres pistes que la mort est diminuée. Quand une personne accompagnatrice cherche à l’empêcher de passer à l’acte, ce n’est pas pour « ne pas valider l’envie de mourir », ni pour nier ce qu’elle ressent : les soignant·e·s sont là pour écouter les envies suicidaires, en parler, et aider à comprendre la souffrance afin que d’autres solutions puissent apparaître, et que la personne puisse éventuellement faire appel elle-même à de l’aide. On pourrait voir ça comme une manière de soutenir plutôt que de forcer.

    Finalement, nous te rejoignons sur un point essentiel : beaucoup de personnes subissent aujourd’hui des discriminations et des injustices liées au fonctionnement du système. C'est d'ailleurs une grande force de ta part de te poser des questions à ce propos et de le mettre en mots.

    Tu trouveras en lien des articles sur le sujet et si cela t'intéresse, tu peux également écouter ce podcast (lien ici) sur le vécu d'une patiente en crise suicidaire ainsi que sur les soignant·e·s.

    Sache également qu'il existe le numéro du 143, si tu as encore d'autres questionnements autour du suicide dont tu aimerais parler de vive voix.

    Nous espérons vivement avoir pu te donner quelques pistes de réflexion et restons à ton écoute !

    Prends soin de toi,

  • L'équipe ontecoute.ch


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    Dernière modification le 19 novembre 2025

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