Devrais-je arrêter mes études pour prendre soin de ma santé ?
6 novembre 2025
Question (Fille / 2003)
Pour mettre un contexte, vers l’âge de 14 ans je suis tombée en grosse dépression, cela c’est tout d’abord manifesté par des TCA assez sévère entre alternance boulimie vomitive et restriction. J’ai alors été déscolarisée pour être hospitalisée, je n’ai jamais vraiment réussi à me remettre dans le bain des études et de la vie professionnelle.
J’ai finalement réussi à combattre mes crises vomitives mais les TCA était encore présent. Le haine que je ressortais en me faisant vomir a dévié sur de la scarification. Je n’arrêtais pas de me blâmer de mon incompétence à rentrer dans la réalité. J’ai tenté mainte et mainte fois de recommencer quelque chose mais tout ce terminait de la même façon: crises d’angoisse matinales jusqu’à épuisement puis tentative de suicide par peur de revivre encore un jour dans cet état. Comme si la mort était une réponse à la douleur, une fuite en quelque sorte.
Je préférais tout arrêter que de confronter cette réalité. J’ai pourtant toujours été très forte aux études mais j’avais ce besoin d’exceller. Ce besoin obsessionnel d’exceller dans toute les matière de la vie, comme si ma valeur dépendait de cela, comme si si je n’étais pas parfait les gens allaient arrêter de m’aimer. Pourtant, je sais pertinemment que ce n’est pas le cas et que ça ne l’a jamais été.
Ces pensées de l’ordre de l’irrationnel que je n’arrive pas à canaliser et qui me bouffe petit à petit. Comme si j’étais consciente de tout mais que je n’était pas capable mentalement de contrer ça. J’ai commencé à me trouver différente, bizarre, dans un autre monde. Je me suis écartée de toute les personnes de mon entourage petit à petit. Je me suis isolée car j’avais l’impression d’importuner tous le monde avec mon état.
A vrai dire, je ne comprenais pas comment les gens pouvaient m’aimer alors que j’en était incapable. Je me trouve bourrée d’imperfections, invisible, chiante, moche enfin bref vous avez compris le schéma je crois.
Contradictoirement à cela je suis quelque de très sociable, je ris tout le temps lorsque je suis entourée. Mais lorsque je suis seule c’est comme si mon monde s’écroulait, comme si j’étais emprise d’un énorme vide. La haine me transperce, je ne suis plus où mettre mes émotions. J’ai toujours eu deux parties qui se confrontaient en permanence depuis le plus jeune âge.
J’ai par la suite réussi à trouvé un métier qui me convenait j’ai commencé un apprentissage maturité intégrée. Je pensais enfin que j’allais me sortir de cette situation sans fin mais non… 6 mois après avoir commencé les angoisses sont réapparues. Mon psychiatre m’a alors prescrit des réductions d’horaires.
Ça allait mieux pendant un certain temps jusqu’à qu’on commence à me pauser problème à cause de ces fameuses réductions. Je ne sais plus vraiment où mettre la tête. J’ai développer une haine contre ma patronne qui me mettais la pression alors qu’on s’entendait très bien avant cela. Je me sens malade à l’idée d’aller travailler.
Tous les jours j’hésite à tout lâcher pour prendre soin de ma santé mentale. Mais plusieurs choses m’en empêche. Tout d’abord je n’ai jamais été aussi bien dans une classe de ma vie professeurs et élèves compris. Je suis donc persuadée que si j’arrête je ne trouverais jamais un endroit scolaire où je me sens aussi bien
de plus, ma patronne est en vérité l’amie de ma mère et je me sens redevable car elle m’a laissé une chance en connaissant mes difficultés. Cette situation dure maintenant depuis 9 mois. J’ai l’impression que mon état ce dégrade de plus en plus au fur et à mesure des mois. Je me sens bloquée dans une situation que je ne peux plus contrôler.
Je ne mange presque plus depuis maintenant 3 mois, je fais énormément de bruxisme durant la nuit du aux angoisses. Je me sens vraiment partir loin. Ma haine évoquée précédemment se reporte sur mes proches qui n’en peuvent plus. J’ai recommencé à me scarifier alors que ça faisais 3 ans que je n’avais plus touché à un seul de mes bras.
C’est comme si la vie telle qu’elle est ne me convenait pas. Le seul fait de penser à travailler toute ma vie me donne envie de mourir. Je n’ai pas envie de CETTE vie. Je ne vois pas le but de travailler tous les jours pour subvenir à mes besoins si cela me rend mal heureuse car mon besoin le plus précieux est d’être heureuse et aimée.
J’aimerais encore déblatérer sur tous les petit détails de ma vie mais cela prendre des jours, je vais donc m’arrêter là. Mais question finale est : « devrais-je arrêter mes études pour prendre soin de ma santé ? »
J’espère sincèrement que certaines des personnes qui lirons mon texte pourront s’identifier à ma situation et je veux de tous cœur vous dire que nous somme ensemble que les choses s’amélioreront je l’espère et qu’un jour nous pourront rire de cette situation. Gros courage et merci de m’avoir lue.
Réponse
Nous sommes touché·es par ton parcours et par tout le chemin que tu as fait pour pouvoir en parler de la sorte. Les ressources dont tu fais preuve sont précieuses et nous espérons que tu vois toujours ton psychiatre pour continuer d’élaborer sur les choses que tu vis.
Nous entendons que tu te sens moins bien en ce moment et nous aimerions souligner ce que tu écris dans ce message. Par le passé, tu interprètes les tentatives de suicide « comme si la mort était une réponse à la douleur, une fuite en quelque sorte. Je préférais tout arrêter que de confronter cette réalité ».
De ce que nous lisons dans ton message, il semblerait que tu traverses une période avec un vécu un peu similaire ; « je me sens bloquée dans une situation que je ne peux plus contrôler », où la mort revient comme une « fuite » dans ce contexte de vie professionnelle.
Il est important que tu ne restes pas seule et que tu prennes soin de toi, sans forcément tout arrêter, étant donné que ta classe actuelle t’apporte du positif. Parler avec un·e professionnel·le de la santé te permettrait de mettre les choses au clair, d’être aidée à trouver du soutien et des pistes pour apaiser la situation et entrevoir un futur possiblement plus serein. Ta lucidité sur ce que tu ressens et le fait de pouvoir identifier ce qui te fait du bien (le fait d'être à l'aise dans ta classe), ce sont de vraies ressources, un point d'appui précieux pour avancer.
Tu évoques aussi des difficultés avec ton alimentation et ton corps, qui semblent revenues récemment. Ce que tu vis demande beaucoup d'énergie, et tu mérites d'être soutenue là-dedans. N'hésite pas à reprendre contact avec les professionnel·le·s qui t'avaient suivie à l'époque pour tes TCA, ou à en consulter de nouveaux·elles. Ces personnes peuvent t'aider à mieux comprendre ce que tu traverses et à retrouver un peu d'équilibre.
Nous entendons à quel point tu te sens épuisée et bloquée. Tout ce que tu décris (la culpabilité, la pression de devoir être parfaite, la peur de décevoir) ce sont des émotions légitimes et compréhensibles. Tu mérites de la douceur, du soutien et du temps pour prendre soin de toi. Par exemple, aménager un peu ton quotidien, trouver un équilibre entre ton apprentissage et ton rétablissement pourrait être une bonne solution. Nous te mettons un article en lien.
Tu fais preuve de beaucoup de courage en t'exprimant comme tu l'as fait ici. Si tu en ressens le besoin, tu peux aussi reposer une question plus précise sur un aspect particulier de ta situation. Nous serons là pour t'écouter et t'accompagner dans ta réflexion, pas à pas.
Nous te soutenons dans tes démarches et restons à ton écoute,
L'équipe ontecoute.ch
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