Question (Fille / 1996)

Depuis quelques temps, j’ai remarqué que je pense souvent à la mort.

J’y pense bien évidemment juste avant mes règles, mais aussi à ma vie, qui est sur le point de changer radicalement.

J’ai trouvé une mission temporaire, qui devrait normalement déboucher sur un emploi fixe. C’est donc un grand changement très positif qui, pourtant m’angoisse.

Penser à la mort arrive lorsque je pense à cet aspect.

Quand il y a un changement dans ma vie, la mort occupe beaucoup plus mon esprit.

Je tiens à préciser que j’en ai peur comme tout le monde (sensation inconnue au moment et après avoir rendu l’âme). Cependant, elle ne me fait pas si peur, car je suis croyante et j’ai vu que toutes les personnes qui sont mortes autour de moi, ont voulu partir. En effet, elles étaient toutes âgées et en avaient marre de vivre. Je sais désormais que la mort n’est pas si horrible et qu’elle est une délivrance.
Lorsque j’ai vu mon grand-père mort, son visage était très serein. C’est comme s’il avait été appelé. Il avait même dit à mon père qu’il voulait partir quelques semaines auparavant .

Je tiens aussi à préciser que j’ai 29 ans et que je pense être sujette à la crise de la trentaine.

Ainsi, le fait de penser plus souvent à la mort ne traduirait-il pas le fait qu’une période de ma vie se meure tout simplement?

Réponse

Tout d'abord, nous vous adressons toutes nos félicitations pour votre mission temporaire. C'est une excellente nouvelle, d'autant plus si elle peut déboucher sur un emploi fixe !

Nous sentons que ce message est le fruit d'une longue introspection autour de votre vie actuelle et vos changements professionnels. C'est une réflexion qui est très profonde.

Ce que vous décrivez est très compréhensible. Les périodes de changement, même lorsqu'elles sont positives, peuvent réveiller des émotions très fortes et parfois contradictoires. Parfois, face à une étape importante (comme un nouvel emploi) ou à une situation perçue comme inquiétante, des pensées liées à la mort peuvent apparaître - non pas comme un désir de mettre fin à sa vie - mais plutôt comme une manière d’éviter une angoisse trop intense. Ces pensées ne sont pas anodines : si elles s’accompagnent d’un mal-être plus général ou deviennent envahissantes, il est important d’en parler et, si possible, de consulter un·e professionnel·le de la santé afin de ne pas rester seule avec ce que vous ressentez.

En réalité, ce n'est pas quelque chose de nécessairement morbide. Comme vous l'exprimez très bien, penser à la mort pourrait être une façon pour votre inconscient de symboliser la fin d'une étape de votre vie. C'est comme si une version de vous-même s'en allait pour laisser place à une nouvelle. Et ceci est compréhensible au vu de votre situation professionnelle actuelle et la fameuse "crise de la trentaine" dont vous parlez, dans laquelle on évalue son chemin et ce qu'on veut faire pour la suite.

Le fait que vous ayez une spiritualité et une vision apaisée de la mort est une grande force intérieure. Beaucoup de personnes, lorsqu'elles sont confrontées à des pensées liées à la mort, peuvent se sentir envahies par l'angoisse. Vous, au contraire, parvenez à relier cette réflexion à votre foi et aux expériences vécues auprès de vos proches, où la mort a pu apparaître comme un passage serein. Cela vous aide à transformer la peur en quelque chose qui a du sens, et de vivre cette réflexion comme une ressource de protection.

Votre ressenti nous semble légitime : il peut montrer que vous êtes en train d'intégrer ce grand changement non seulement sur le plan pratique, mais aussi sur le plan existentiel. Ce que vous décrivez ressemble à une transformation : la fin d'une période et le début d'une autre !

Nous espérons avoir pu répondre à votre questionnement et nous restons à votre écoute,

L'équipe ontecoute.ch

Dernière modification le 6 octobre 2025

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