Nous ne nous accordons pas sur ce qu'il s'est passé entre nous
24 juin 2025
Question
Nous avons récemment eu des rapports sexuels avec mon copain. Pendant le rapport, il m’a dit à un moment donné qu’il était fatigué et qu’il ne voulait plus. Dans l’action et sans réellement réfléchir, je lui ai dit: je m’en fous, continue. Je tiens à préciser que je n’ai jamais pensé au fait de profiter de mon copain, ni de lui faire du mal, ni de m’en foutre dd lui.
Il a continué et après, il m’a dit qu’il s’était senti mal.
Je m’en suis excusée en lui disant que je n’avais en aucun cas envie de lui faire du mal et que cette expression était juste sortie comme ça sans réellement sous-entendre que je m’en foutais de sa personne et en aucun cas, de ses désirs ni de ses envies. Je lui ai dit que j’a sincèrement cru qu’il avait eu un coup de chaud. Je lui ai aussi dit que je ne voulais surtout pas lui faire du mal.
Tout allait bien, les semaines ont passé et on a continué à avoir des rapports sexuels jusqu’à la semaine passée où une grosse dispute a éclaté (elle n’était pas du tout liée à cet événement) et du fil en aiguille, il m’a d’abord dit que je n’arrêtais pas de nier que je l’avais agressé sexuellement, pour ensuite me dire que je l’avais violé. Il m’a dit que je n’arrêtais pas de nier ce qu’il s’était passé car je lui disais que: j’étais désolée de lui avoir fait mal et surtout qu’il ait vécu cette expérience comme une agression et que je n’avais jamais voulu lui faire du mal ni de l’agresser. Il a dit que dans tous les ouvrages féministes qu’il a lu, le fait était considéré comme un viol sans prendre en considération la volonté de commettre l’acte.
Je ne cesse pas de lui dire que à aucun moment j’ai eu la volonté de lui faire du mal, de le détruire de la même manière qu’on m’a détruit des années auparavant, et même si ma phrase était violente (je ne le nie pas), elle ne voulait pas dire que je ne le considérait pas ni lui ni son consentement et surtout que je n’ai jamais eu l’intention de passer outre son consentement. Je lui dis aussi que le viol est un instrument de domination qui sert à opprimer la victime et à la détruire
Et il continue à dire que dans les ouvrages féministes qu’il a lu ces 10 dernières années, il est écrit que un viol est considéré un viol à partir du moment où l’autre personne dit non
Il s’en fout (c’est lui même qui utilise ces termes) du fait que le viol est le degré de violence le plus élevé dans une agression sexuelle, il s’en fout du fait qu’il faut avoir l’intention et la volonté de violer quelqu’un.
Il m’a dit que tout le monde pouvait violer.
Le problème c’est qu’il me dit lui même qu’il est bien. Qu’il n’est pas traumatisé, que même si le geste ne lui a pas plu, je m’étais excusé et que ça allait et surtout, qu’il n’avait pas vécu ça comme traumatisant. Il me dit qu’il est uniquement fâché parce qu’il croit que je nie avoir fait quelque chose qui lui déplaît, ce qui n’est pas le cas.
Le problème c’est que malgré tout ça, il continue à appeler ça un viol car: dans les ouvrages féministes qu’il lit depuis des années, il est écrit qu’un viol c’est quand la personne dit non et qu’on ne l’écoute pas, peu importe si l’autre personne n’a jamais eu envie de lui causer un tort, de détruire l’autre, de bafouer son consentement.
Il se contente du fait que, lorsqu’on a appelé une hotline, la dame de la hotline lui a confirmé que d’un point de vue légal, ça pouvait être considéré comme un viol et que s’il voulait, il pouvait porter plainte. Il a dit qu’il ne le voulait pas car il avait compris que je n’avais pas voulu le violer.
Je ne suis pas bien du tout. On a des problèmes liés au fait qu’on n’arrive pas à trouver un mot pour décrire ce qui s’est passé. Il n’arrête pas de dire que c’est un viol parce que pour que ce soit un viol il suffit de ne pas entendre le consentement de la personne. Il dit que c’est un viol car la motivation et la volonté n’est pas importante et que même si je n’ai pas voulu le violer, dans le fait, c’est un viol d’un point de vue féministe.
Réponse
Nous comprenons que votre copain et vous-même éprouvez de la difficulté à mettre des mots sur ce qu’il s’est passé. Ce que nous pouvons vous dire, c’est que pour qu’il y ait viol au sens de la loi (article 190 du Code Pénal Suisse), il faut qu’« une personne, contre la volonté d’une autre personne, commette sur elle ou lui fasse commettre l’acte sexuel ou un acte analogue qui implique une pénétration du corps ou profite à cette fin d’un état de sidération d’une personne ».
De plus, pour qu’il y ait contrainte (article 189 du Code Pénal Suisse), il faut qu’« une personne, contre la volonté d’une autre personne, commette sur elle ou lui fasse commettre un acte d’ordre sexuel ou profite à cette fin d’un état de sidération ».
Avec votre description et sans plus de détails, il nous est difficile de répondre avec finesse. Nous vous encourageons donc à prendre contact avec une permanence juridique qui pourra vous en dire davantage, ou même la LAVI (Centre d’aide aux personnes ayant été victimes d’infraction), si vous souhaitez pouvoir définir avec précision ce vécu.
D’ailleurs, nous encourageons toute personne ayant été victime de prendre contact avec la LAVI, dont les professionnel·les peuvent écouter, reconnaître, et rediriger vers des aides (notamment des aides psychologiques et/ou juridiques si la personne le souhaite). Vous écrivez notamment avoir été vous-même « détruit des années auparavant », et nous vous remercions pour votre confiance et tenions à vous féliciter pour en parler.
Nous soulignons aussi que vous écrivez à plusieurs reprises reconnaître que votre réaction à la demande de votre copain a été inadéquate. Que cela soit qualifié de viol ou non, ce que nous savons, c’est que la « vérité » juridique ne reflète pas forcément une « vérité » psychologique. Une personne peut se sentir profondément victime d’un comportement, sans que la loi ne le reconnaisse comme tel par exemple. L’inverse est aussi valable.
De votre côté, même si vous n’aviez pas l’intention de faire du mal à votre copain, il est important de respecter le rythme de l’autre lors des rapports sexuels. Si une personne dit qu’elle souhaite s’arrêter, il est important de respecter cette limite posée et de s’arrêter, sans même tenter de « négocier ». Une personne a toujours de bonnes raisons et des raisons suffisantes pour souhaiter qu’un rapport s’arrête ou se mette en pause quelques instants.
Cependant, la remise en question de ses propres comportements est une jolie capacité, et nous vous félicitons pour cela. Le fait que votre copain vous en ait parlé vous a permis de vous excuser, de l’entendre, et de prendre conscience de l’inadéquation de votre comportement, et nous imaginons qu’il y a également un aspect préventif dans le sens où vous serez davantage sensible à ses demandes et besoins la prochaine fois.
Ce que nous vous encourageons là encore à faire, c’est de demander à votre copain ce dont il aurait besoin et ce qu’il attend de vous. Une thérapie de couple peut aussi aider dans ces moments-là.
Nous espérons avoir pu vous donner quelques pistes et nous restons à votre écoute !
L'équipe ontecoute.ch
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