Mon père a abusé de moi petite et aujourd'hui, il fait des blagues qui me rendent mal à l'aise

Ce que nous comprenons, c'est que ton père a dépassé les limites de ton intégrité sexuelle lorsque tu étais mineure, que la protection de l'enfance et de la jeunesse est ensuite entrée dans la situation suite à un éventuel dévoilement de ta part et que cela a mis fin aux abus sexuels physiques que tu subissais. 

Bien que ton père ait cessé les dépassements de limites au niveau de ton intégrité sexuelle physique, nous entendons qu'il continue de dépasser certaines de tes limites au niveau de ta sphère psychique (blagues sexuelles répétées qui te mettent mal à l'aise, etc.), et ceci, malgré le fait que tu lui aies déjà dit à de nombreuses reprises d'arrêter et après avoir tenté de faire respecter tes limites. Nous comprenons que ta mère n'est, dans ces situations-là, pas ton alliée ou personne-ressource pour toi qui pourrais t'aider à te protéger et à faire cesser les comportements inadéquats de ton père. 

Ce que nous t'encourageons à faire, c'est de continuer à faire ce que tu as si bien fait avec nous ; en parler et ne pas rester seule avec cela.

Même si tu es adulte, tu pourrais peut-être reprendre contact avec la personne du SPJ qui te suivait (si tu avais eu un bon contact avec). Sinon, as-tu une personne adulte ressource dans ton entourage à qui tu pourrais en parler ? Un·e prof, un·e psy, un·e infirmier·e scolaire, un·e médecin, etc.? Cette personne pourrait t'aider à réfléchir à la situation et éventuellement t'accompagner au centre LAVI (centre d'aide aux victimes d'infraction, nous te joignons le lien de leur site) : les intervenant·e·s du centre LAVI pourront t'entendre, t'écouter sur ce que tu as vécu et vis actuellement, et pourront te réorienter vers des personnes qui pourraient t'aider avec le problème que tu as en ce moment (que ce soit des psychologues/psychothérapeutes, des juristes/avocats, etc.). Ensemble, vous pourrez alors peut-être trouver des solutions par rapport à ce que tu vis.

Tu écris aussi que tu as des angoisses et comme des envies de te mutiler. Tu dis aussi te sentir stressée, que les "blagues" reviennent sans cesse dans ta tête (peut-être qu'elles peuvent te couper de ce que tu es en train de faire, revenir à "n'importe quel moment"), que tu as des idées suicidaires. Toutes ces choses-là nous font penser aux répercussions que peuvent avoir, entre autres, les abus sexuels sur la vie d'une personne. Nous t'encourageons vraiment à prendre contact avec la LAVI pour débuter un suivi avec un·e psychologue ou psychothérapeute qui pourrait t'aider à intégrer et à vivre avec ton vécu. 

Si tu veux bien, tu peux nous donner des nouvelles et nous pouvons volontiers continuer à te guider dans les démarches que tu peux entreprendre pour te sentir mieux et sortir de la situation difficile dans laquelle tu te trouves. On t'envoie du courage !