Exclusion et racisme
Dernière modification le 8 août 2023
L'exclusion désigne le processus au cours duquel une personne vit une série de ruptures qui touchent à la fois les liens sociaux et les aspects matériels de la vie.
Les liens sociaux sont les formes de relations qui relient l'individu à des groupes d'individus et à la société. Par exemple, les liens sociaux se tissent dans la famille, dans le cercle d'ami·e·s, à l'école, au club de sport, au sein d'une association culturelle ou religieuse, au travail, etc.
Il existe toutes sortes de niveaux d'exclusion:
- L'exclusion économique, c'est-à-dire par rapport au mode de consommation ou au monde du travail (chômage, emploi précaire);
- L'exclusion sociale par rapport à une sphère de la vie collective ou sociale: absence de famille, marginalisation ou solitude dans son quartier ou son immeuble, manque d'accès à des associations où rencontrer de gens, se détendre ou faire du sport avec d'autres personnes.
- L'exclusion spatiale ou géographique: vivre dans quartier marginalisé, avec une mauvaise réputation sans transports publics ni magasins
- L'exclusion culturelle, par exemple à cause de l'échec scolaire, de la méconnaissance de la langue du pays où l'on habite ou de l'illettrisme (ne pas savoir lire et écrire, ou ne pas comprendre ce qu'on lit).
L'exclusion est le résultat de plusieurs phénomènes, souvent liés :
- Des transformations économiques et la pauvreté de certains groupes de la population qui n'a pas de travail ou des emplois très mal payés: cela devient difficile de sortir et de participer à toute activité payante: cinéma, bistrot, mais aussi camps scolaires ou activités sportives puisque les parents peuvent hésiter à demander une aide financière.
- Des transformations profondes du monde de l'école et du travail dont la tendance est à la sélection et à la flexibilité (emplois moins stables). La compétition est plus forte et les personnes plus lentes, moins bien formées ou à l'esprit moins compétitif se retrouvent plus facilement mises à l'écart.
- Des transformations des liens sociaux et notamment des liens familiaux, par exemple quand les familles sont obligées de migrer, suite à des guerres ou pour des raisons économiques, et se retrouvent séparées, dans des pays différents. La langue devient aussi un facteur d'exclusion quand on arrive dans un pays nouveau. Les personnes migrantes ont aussi plus de peine à trouver du travail.
L'exclusion économique, sociale et culturelle peut favoriser le racisme.
Les limites et les obstacles que les personnes exclues rencontrent pour accéder aux possibilités qu'offre la société, comme le logement, le travail, les études ou la formation, les loisirs, les services culturels de santé ou sociaux, font qu'on retrouve souvent ces personnes aux mêmes endroits: dans les mêmes quartiers, dans les mêmes centres de loisirs, dans les même structures d'accueil, dans les mêmes classes, etc. C'est souvent dans ces endroits que les réactions de rejet et de racisme se manifeste le plus clairement et qu'ils retiennent l'attention des médias.
Toutes les personnes exclues ne sont pas des immigré·e·s, des «étranger·ère·s ou des réfugié·e·s ». Il y a aussi des Suisse·esse·s qui sont exclu·e·s. Ils vivent cette situation très mal: être exclu·e·s dans son propre pays est insupportable. On pourrait imaginer des réactions de solidarité entre exclu·e·s, mais ce n'est pas forcément le cas, la compétition entre groupes d'exclu·e·s existe aussi et une réaction possible est de s'en à s'en prendre à d'autres exclu·e·s qui sont d'origine étrangère et leur mettre la faute dessus: « c'est à cause d'eux que je n'ai pas de travail ». Une autre réaction peut être de participer à des groupes d'extrême droite (skinheads ou néonazis) ou d'en créer.
Le racisme et la discrimination sont des formes de violence et toute forme de violence est inacceptable.
S'en sortir
L'exclusion n'est pas définitive, il y a des processus (volontaires ou non) qui amènent à l'exclusion, mais il y aussi des processus qui permettent d'en sortir. Mais cela ne se fait pas tout seul et demande de la volonté, mais aussi la plupart du temps un soutien extérieur de la part de la société.
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