Les préliminaires peuvent donner énormément de plaisir au garçon comme à la fille. La pénétration n'est pas tout, loin de là.

Une soirée passée ensemble à se promener, aller au cinéma, danser, rire et s'embrasser peuvent déjà faire naître du désir. Mais surtout, ce sont les caresses que l'on échange, la découverte du corps de l'autre et les sensations extraordinaires que cela provoque.

Il peut arriver que les partenaires en restent là et d'autres voudront aller plus loin. Il est important dans tous les cas de respecter les limites de chacun·e.

Beaucoup pensent que les préliminaires sont la fellation ou le cunnilingus, voire même la pénétration anale. C’est faux, il s’agit déjà de relations sexuelles. Le rôle des préliminaires est de préparer le corps pour l’amour en augmentant l’excitation sexuelle.

Les préliminaires sont importants pour les partenaires. Chez la fille, le corps met souvent un peu plus de temps à s’exciter que celui d'un garçon. Les tissus érectiles sont trois fois plus gros que ceux d’un homme. Il faut donc plus de temps pour qu’ils se gorgent de sang et fabriquent une lubrification. Chez le garçon, les préliminaires sont aussi très importants. Il a besoin de caresses pour diffuser l'excitation à son corps tout entier. Si elle reste uniquement dans son sexe, il risque plus facilement l’éjaculation rapide.

La masturbation réciproque peut aussi apporter beaucoup de plaisir. Mais, contrairement à ce que beaucoup de garçons et d’hommes croient, "doigter" une fille ne consiste pas à la pénétrer avec les doigts, mais bien plus souvent à lui caresser la vulve et le clitoris. Le vagin est bien moins sensible, et une pénétration avec les doigts peut être douloureuse et tout gâcher.

Mais là non plus pas de recettes miracles, c'est l'aventure de la sexualité. Et surtout les préliminaires sont un plaisir en soi.

Communiquer, donner et recevoir du plaisir est un apprentissage renouvelé tout au long de la vie intime. Bien écouter son corps, ce qui est agréable à ce moment-là et ce qui ne l'est pas, est essentiel pour le faire comprendre ou le dire à l'autre, pour donner une couleur unique au moment d'intimité. Un garçon, comme une fille, n'a pas toujours envie d'une caresse qu’ils·elles ont pourtant savourée ensemble la dernière fois. Les envies et les besoins changent et évoluent.

Le plus important est d'oser communiquer, d'oser dire simplement ce que l'on ressent, même si ce n'est pas toujours facile.

S'embrasser, se découvrir

Chaque relation amoureuse est différente, là encore pas de recette.

Il se passe souvent un peu de temps où chacun·e se regarde, se charme avant de se prendre la main, par le cou, puis de se lancer dans le premier véritable baiser. Tout le corps ressent des sensations et si le plaisir est partagé, le désir, l’envie de caresses grandit comme celle de découvrir le corps de l’autre.

L’important est de laisser parler son cœur et de respecter le rythme de l’autre, même si cela peut être parfois un peu frustrant.

Il n’y a pas de règle, certain·e·s hésitent et décident que finalement l’envie n’y est pas. Cela ne se commande pas, et se forcer pour faire comme les autres n’est pas une bonne idée.

Forcer ou obliger quelqu’un à un baiser peut être ressenti véritablement comme une violence.

À l'écoute de l'autre

L'amour est d'abord la rencontre entre deux êtres uniques. Qu'ils·elles soient hétéros, homos ou bis, ils·elles vont apprendre ensemble à faire l'amour, chaque fois un peu mieux, un peu plus intimement et indépendamment des expériences passées. Que tu aies eu un peu, beaucoup ou pas de partenaires n'importe pas : la découverte évolue dans le temps avec chacun·e.

Le plaisir commence par une attention respectueuse et complice bien avant que la première épaule soit dénudée. À noter que le plaisir ne se termine pas par l'orgasme, mais par la tendresse réciproque après l'amour. Les bon·ne·s amant·e·s sont attentif·ve·s avant, pendant et après.

Après l'amour, certains garçons ont envie de dormir, alors que certaines filles sont pleines d'énergie : c'est physiologique !

On peut bien sûr apprendre dans les livres l'art de l'amour taoïste ou autre. C'est aussi une façon d'apprendre à connaître l'autre, si on ne perd pas de vue la personne unique que l'on a dans ses bras.

Simuler du plaisir

Oui, il est possible de simuler l'orgasme, même pour les hommes. On peut le faire pour un tas de raisons. Par exemple pour rassurer son·sa partenaire ou par peur de lui déplaire, mais ce n'est pas vraiment une bonne idée.

Il vaut mieux oser dire et chercher ensemble le moyen d'y arriver. Parfois aussi, le plaisir est au rendez-vous sans orgasme, ce n'est pas forcément indispensable à chaque fois. Mais rester sur une frustration sans oser la partager risquerait à terme de séparer le couple.

Même avec plein d'amour, il est impossible de deviner ce que l'autre ressent ou ce dont il·elle a envie.

Et quoi que certain·e·s disent, il n'y a pas de signe qui puisse assurer qu'une femme a joui ou non. Par contre, il est plus facile de savoir si un homme a éjaculé ou non. Pourtant, éjaculer n’est pas automatiquement synonyme d’orgasme (ou de jouissance ?).

Kâmasûtra, taoïsme, Tantra ?

Bien faire l'amour, partager du plaisir est un bon moyen de se sentir en harmonie avec l'autre et avec soi-même. Dans de nombreuses cultures et depuis toujours, les gens ont recherché la meilleure façon d'y parvenir.

Le livre du Kâmasûtra est un livre indien écrit aux environs du 4e siècle. Il donne des conseils pour séduire et pour mener une vie harmonieuse dans le couple, selon les devoirs et les attentes de chacun·e des partenaires. Il parle de l'usage de la musique, de la nourriture et des parfums.

Il y a un chapitre sur les positions pour faire l'amour, une cinquantaine, mais aussi la maîtrise des baisers, des caresses, des morsures et des griffures ! Beaucoup de positions sont plus proches de la gymnastique, gare aux crampes !

Le tantrisme (tantra ou yoga de l'amour), le Tao, le qi gong, nous viennent aussi de l'Orient et parlent de la maîtrise du plaisir par le massage. Certains exercices, entraînements à la respiration, et certains conseils datant de plus de 3000 ans.

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